On peut ressentir une certaine inquiétude quant aux risques de décisions liberticides indûment justifiées par le contexte sanitaire actuel.
Nous avons par exemple lu sur le site de la RTBF que Madame Ursula von der Leyen s’inquiète des personnes âgées et des personnes atteintes de maladies chroniques: Les enfants et les jeunes jouiront plus tôt de davantage de liberté de mouvement que les personnes âgées et celles avec des antécédents médicaux. L’article évoque une restriction des contacts des ces personnes avec leur environnement en Europe jusqu’à la fin de l’année au moins.
Pourtant, n’est-ce pas à chacun de décider de sa vie, dans le respect des autres ?
Certaines personnes pourraient sans doute la remercier de sa sollicitude. D’autres, dont nous sommes, pourraient évoquer au mieux un insupportable paternalisme, au pire une atteinte sérieuse à la liberté individuelle. Celle de décider soi-même de sa vie: notamment des risques que l’on accepte de prendre, des liens affectifs que l’on veut préserver ou chérir, du type de mort que l’on choisit d’affronter (entouré-e de ses proches ou dans une solitude non désirée), etc.
Protéger les gens contre leur gré? Pourquoi alors Madame Ursula von der Leyen n’envisage-t-elle pas d’interdire la vente de tabac, d’alcool, de certains aliments malsains et leurs usages; les conditions infernales de travail; la pollution; la conduite automobile; les rapports sexuels non protégés; etc?
Le paternalisme n’a pas sa place, nous semble-t-il, dans la gestion d’une crise sociétale de longue durée. Les responsables ont le devoir d’informer de la manière la plus claire et la plus transparente la population. Il leur faut ensuite faire confiance au bon sens de la population. L’exercice de sa liberté individuelle par un individu conscient des enjeux et responsable n’est pas un danger pour la société; au contraire, il représente une garantie pour la démocratie et l’intérêt collectif.
Est-il légitime d’imposer un isolement social de longue durée à un groupe de population, pour son bien?
Dès le moment où la capacité de soins de notre système de santé ne sera plus en péril et où la situation de crise dans les maisons de repos sera maîtrisée, et à condition de respecter précisément les gestes préventifs (distance physique, hygiène des mains, port d’un masque, quarantaine en présence de signes cliniques suspects, etc), les personnes âgées et celles avec des antécédents médicaux devraient avoir les mêmes droits de se déplacer, de recevoir des visites, etc, que les autres citoyens et disposer du libre choix de « s’autoconfiner » ou pas.
P. Trefois
Lire l’article de la RTBF sur (https://www.rtbf.be/info/monde/detail_coronavirus-les-personnes-agees-seront-confinees-encore-plusieurs-mois-avertit-l-ue?id=10480682)