La réponse que l’on donne à cette question complexe est porteuse d’enjeux considérables.
En effet, les politiques de sécurité sociale et de santé peuvent être fortement influencées par une croyance des décideurs en la responsabilité de chacun face à sa santé.
Oui ?
Certaines personnes répondent affirmativement. Elles considèrent qu’on doit assumer sa responsabilité si on vit dans les excès, dans les prises de risques excessifs, voire si on n’adopte pas certains comportements préventifs.
Mais d’autres s’interrogent: une vie sans excès et sans risque n’est-elle pas ennuyeuse; est-elle désirable?
L’équilibre ne doit-il pas être recherché ici? C’est l’option soutenue par de nombreux philosophes, comme par exemple Epicure, Lucrèce, les Stoïciens, Montaigne.
Et la solidarité ?
Le poids que certains donnent à la responsabilité individuelle de chacun vis-à-vis de sa santé peut induire de lourdes conséquences. Car il en est qui pensent que l’Etat, la sécurité sociale, la collectivité ne devraient plus intervenir lorsque la responsabilité de l’individu est engagée.
La notion de solidarité est ainsi remise en cause.
Mais sommes-nous libres de nos choix? Sommes-nous tous égaux face à la vie et ses aléas?
Non ?
D’autres personnes répondent par la négative. Elles dédouanent l’individu de toute responsabilité, puisque l’hérédité et l’environnement dans lequel on vit (déterminants de santé) jouent un rôle prépondérant. Allant encore plus loin, des personnes considèrent que chacun serait ainsi « prédéterminé », voire le jouet du « destin ».
Mais n’a-t-on pas une possibilité de modifier notre environnement: via un engagement politique, l’adoption de comportements personnels (p.e. moins polluer, agir solidairement, etc)?
On le voit, il y a matière à réflexion… Et vous, qu’en pensez-vous?
P. Trefois