La liberté, en guise d’atelier

Esquisse d’un atelier philo

Autour de la liberté

La liberté, voilà bien un concept qui alimente les enjeux sanitaires éveillés par la crise liée à l’apparition du covid .  Actuellement elle est au coeur du débat, mais y-a-t il débat. Certains le revendiquent mais à les entendre ils ont déjà tranché. On a gommé leur liberté. 

Philosophiquement que peut-on en dire ? 

Etre libre, c’est assumer la contrainte. Nous n’y réfléchissons plus mais nous sommes au minimum contraints par les lois physiques qui gèrent notre être biologique. 

Les manifestants clameront que c’est l’Etat, ses lois et les réseaux secrets qui l’influencent, ce sont eux qui les enferment.

Mais n’est-ce pas plus complexe et plus simple à la fois. Ne faut-il pas fouiller à l’intérieur de soi ?

Victor Hugo disait :  « la liberté commence où l’ignorance finit ».

Et Platon disait pareil dans l’allégorie de la caverne, dans laquelle il mettait en exergue l’importance de l’ignorance.

Qu’est ce que l’ignorance 

L’ignorance, c’est plutôt croire savoir…

Dans la caverne de Platon, il faut franchir plusieurs étapes avant d’accéder à la lumière
La première étape c’est la croyance ou l’opinion. C’est souvent la plus révélatrice car beaucoup assument des opinions qu’ils veulent croire comme des vérités absolues. Les opinions sont sujettes à conflit, car les opinions souvent s’opposent. Comment passer du stade de l’opinion et de la croyance au stade de penser par soi—même ?

Pouvez-vous donner des exemples d’opinions, de croyances; qu’est-ce qui les différencie d’un fait ? 

 » Jamais nous n’avons été aussi libres que sous l’occupation allemande (Sartre, la république du silence).
Nous avons perdu tous nos droits… puisque le venin nazi se glissait jusque dans notre pensée, chaque pensée juste était une conquête : puisqu’une police toute-puissante cherchait à nous contraindre au silence, chaque parole était précieuse; puisque nous étions traqués, chacun de nos gestes avait le poids d’un engagement. Les circonstances souvent atroces de notre combat nous mettaient enfin à même de vivre, sans fard et sans voile, cette situation déchirée, insoutenable qu’on appelle la condition humaine. Car le secret d’un homme c’est la limite même de sa liberté… »

Pour Sartre l’homme est d’une certaine manière « condamné à être libre » dans la mesure où il ne peut pas ne pas être libre. Et ce pour une seule raison l’homme est un être de conscience. Jamais la situation n’étouffe la liberté, elle n’étouffe jamais le choix libre, toujours selon Sartre, on se positionne soit en assumant soit en résistant ?…

On  peut poser la question de la liberté  en se demandant : de quoi suis-je prisonnier ? Que répondrez-vous ?

Mais de quelle liberté parlons-nous. 
Mais le plus souvent on entend : être libre c’est faire ce que l’on veut, quand on veut avec qui l’on veut. 
A l’instar de Thomas Hobbes on peut dire qu’être libre signifie ne pas être soumis à une volonté autre ni à une contrainte extérieure.

Auriez-vous des commentaires ou des questions sur l’idée avancée?

Cette notion de liberté ainsi comprise suggère  qu’on parle aussi de plaisir, confort, facilité.
La liberté c’est un sujet plus complexe. Pour y voir plus clair nous allons convoquer d’autres notions et d’autres philosophes.

Il s’agit d’abord de savoir si l’homme est libre ou déterminé. 
Spinoza est présenté traditionnellement comme le philosophe du déterminisme par excellence. En réalité c’est une conception mécaniste de la nature, dans la lignée de Descartes, que Spinoza défend. Il est, parmi d’autres, l’héritier de Platon : « le dieu a façonné le monde en géomètre « . On voit ainsi que le cadre est posé.  On peut toujours -et certains y excellent- ignorer le cadre et se croire « absolument » libres. 

Pour vous où se situe le cadre dans votre vie quotidienne et comment vous en accommodez-vous ? 

Si pour vous le déterminisme est absolu, votre position aboutira à une sorte de fatalisme.
Et quel l’avantage d’une position fataliste selon vous ? 

 Ah non direz vous on peut choisr ses actes sans être coincé . Vous revendiquez le libre arbitre. Ainsi pour Descartes, grâce au libre arbitre, l’homme revendique ses actions. Il analyse, il raisonne et décide de choisir. 

Quelles sont les décisions que vous prenez en pouvant mettre en évidence la manière, le processus qui vous amènent à ces décisions ? 

On voit qu’on se rapproche de ce qui fait notre « humanité « . L’homme aliéné  ne se reconnait pas dans ses actes comme imposés par d’autres personnes ou d’autres parties de lui qu’il ne reconnaît pas . 

Avec Bergson on définit la liberté comme l’adhésion à soi-même, quand nos actes émanent de notre personnalité entière. 

Pouvez-vous donner des exemples de ce combat pour trouver la liberté comme dans un conte, une histoire… 

Et c’est ici que l’on peut introduire la notion de morale. En effet, pour Kant, la liberté, ne pouvant être démontrée, doit néanmoins être postulée afin que la morale soit possible. En effet, seul un être libre peut choisir entre le Bien et le Mal, car, pour devoir, il faut d’abord pouvoir. Réciproquement, selon Kant, seul un être moral peut être libre : la liberté est alors synonyme d’autonomie. 

L’autonomie c’est le fait de se donner à soi-même sa propre loi à l’aide la raison . 

En reprenant l’exemple d’une histoire ou d’un conte, pouvez-vous mettre en évidence les questions qui se posent aux protagonistes en termes de choix, de bien et de mal. Le héros est-il libre de ses choix ? Sur quels critères se base-t-il pour choisir et quelles en sont les conséquences ? 

On en est resté à l’autonomie qui se définit comme la notion de se donner à soi-même sa propre loi. 

Et comment l’homme exerce-t-il  sa liberté en société ? 

En société, une liberté individuelle et infinie annihilerait la liberté car elle pourrait détruire la liberté d’autrui, c’est le but du contrat social.
Ce sont les lois qui encadrent et rendent possible la coexistence d’une pluralité de libertés individuelles.

A partir de là on peut évoquer la notion de responsabilité . Car être libre, disent les Stoïciens  c’est distinguer ce qui dépend de nous ou non. Si cela dépend de moi, de mon libre arbitre et que je vis dans un Etat géré par des lois, ma responsabilité sera engagée vis-à-vis de ces lois. 

La liberté est  une notion politique. On oppose ici le citoyen libre (appelé d’ailleurs en latin : liber, d’où vient le mot « liberté ») à l’esclave. Lorsque l’État exerce peu de contraintes sur l’individu, on parle d’un État libéral. Si l’individu estime que les lois sont trop contraignantes et empêchent l’exercice de sa liberté (qu’elles sont liberticides), il lui arrive de contester l’État sous toutes ses formes. Un tel individu est dit alors libertaire ou anarchiste.

Pouvez-vous imaginer un Etat très libéral et quelles sont les conditions de vie dans un tel Etat : est-ce agréable et pourquoi et  qu’est-ce qui pourrait être contraignant dans un tel scénario ? 

A l’issue de ce premier tour d’horizon de la question de la liberté, comment analyser les revendications des pertes de liberté avancées par les manifestants « antivaccination » et ceux qui demandent la levée des contraintes liées à la crise sanitaire. 

Il va de soi que l’on peut entendre leur plainte. Leur liberté est entravée, de fait. Leurs choix ne sont pas pris en compte. Mais pour le moment, la vaccination n’est pas dictée par une loi. Il est seulement fait appel à leur sens des responsabilités. Le débat devrait pouvoir être posé.

Si la vaccination  était encadrée par une loi, la question de la liberté serait posée dans un cadre politique. Et le choix des antivax serait d’obéir ou non à la loi et d’en subir les éventuelles conséquences.

Avez-vous d’autres exemples d’une telle situation ? Comment peut-on avancer différemment face à cette question ? 

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