On l’a déjà dit à de multiples reprises . Mais les multiples informations délivrées depuis le début de la Covid-19 nous laissent à penser que les considérations qui suivent sont mises sous le tapis. On insiste beaucoup sur l’âge et les statuts de morbidité en laissant peut-être à penser que la santé reste un enjeu biologique.
Pourtant une étude récente nous rappelle que les inégalités socio-économiques influent de façon remarquable sur la santé. Cette étude récente de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), s’intéresse spécifiquement aux maladies chroniques.
Sur la période étudiée (2016- 2017), le risque de développer un problème de santé chronique au sein des 10°% les plus modestes de la population française était 2,8 fois supérieur pour le diabète et 2,2 fois plus pour les maladies du foie ou du pancréas. En cause: l’alimentation (excès de sucre, de gras, d’alcool). La même tendance s’observe également pour les maladies psychiatriques: les Français les plus modestes sont 2,8 fois plus nombreux à vivre avec une dépression, une psychose, etc.
A ce sujet les études antérieures ont mis en évidence que les inégalités socio-économiques agissent sur les conditions de vie (alimentation, ea…) mais aussi sur l’accès aux soins, à l’information.
Les auteurs de l’enquête soulignent que ces écarts se retrouvent en grande partie entre les catégories socioprofessionnelles: « Les ouvriers et employés développent plus souvent une maladie chronique que les cadres et professions intellectuelles supérieures »,. Seuls les cancers, dont une grande partie des causes sont environnementales –et donc partagées collectivement–, semblent échapper à ce déterminisme socio-économique: leur prévalence se répartit donc uniformément dans la population.
On peut conclure que, la Covid-19 l’a encore souligné, la santé reste un enjeu politique. Et les informations qui nous viennent de la Chine ne manquent de nous interpeller à cet égard.
Source: Philosophie magazine 164