Abécédaire

L’abc de quelques maladies

Notre objectif

Fournir une information factuelle de base sur des maladies fréquentes.

Aphasie

L’aphasie est provoquée par une lésion qui se produit dans des zones du cerveau liées au langage. Le plus souvent, ce trouble de la communication résulte d’un accident vasculaire cérébral (AVC), lié à une thrombose ou une hémorragie cérébrale, ou d’un traumatisme crânien. Plus rarement, une tumeur au cerveau ou une méningite peuvent également expliquer son apparition. L’aphasie peut frapper à tout âge, mais la fréquence de l’aphasie augmente avec l’âge.
L’aphasie mène à un handicap qui bouleverse la vie sociale, familiale et professionnelle du malade, tout comme celle de son entourage. L’aphasie n’est pas une amnésie, et pas davantage une maladie mentale : les capacités intellectuelles de la personne restent tout à fait normales. Selon la zone du cerveau touchée et son étendue, il existe différents types d’aphasie, avec des symptômes différents et des degrés de sévérité variables.
Une personne atteinte d’aphasie peut donc manifester de façon plus ou moins marquée :
• une difficulté à trouver ses mots, à s’exprimer spontanément. La quantité de mots produits se réduit;
• une prononciation anormale : plus lente, avec des sons mal articulés ou déformés;
• une confusion de mots : utiliser un mot pour un autre, intervertir les syllabes dans le mot, déformer, inventer ou mêler des mots, s’exprimer dans un jargon peu compréhensible, répéter inlassablement le même son ou les mêmes mots;
• un trouble de la compréhension, à l’oral et/ou à l’écrit.
D’autres déficits s’ajoutent souvent aux troubles de la communication et du langage, si des zones voisines du cerveau sont également touchées par la lésion. La personne peut ainsi souffrir d’une hémiplégie (paralysie) du bras droit, de troubles visuels, de troubles de la coordination des mouvements, des troubles de l’attention ou de la concentration, des difficultés à déglutir. Il arrive que le malade devienne plus irritable, se fatigue plus vite qu’avant, s’adapte plus difficilement aux changements, ait tendance à s’isoler.
Le traitement repose sur la rééducation. Une fois les cellules cérébrales détruites, elles ne peuvent renaître. La récupération repose donc sur des mécanismes de compensation par d’autres cellules avoisinant les zones lésées. Selon l’ampleur de la lésion et sa localisation, certains aspects du langage peuvent être retrouvés, en tout ou en partie. Mais, même dans le meilleur des cas, il reste généralement quelques séquelles. La rééducation logopédique doit être débutée le plus rapidement et le plus intensivement possible. Les progrès les plus significatifs se produisent généralement dans les 6 mois suivant l’installation de l’aphasie, mais des évolutions positives sont encore possibles par la suite. La durée de la rééducation varie de plusieurs mois à plusieurs années, en fonction de la cause de l’aphasie, de son type, de sa sévérité mais aussi de l’évolution de la situation et de la motivation de la personne. La rééducation vise aussi à encourager la participation à la vie sociale; dans ce contexte, il est important de continuer à parler à la personne atteinte. Les phrases courtes, prononcées distinctement ou à un rythme un peu plus lent, avec des mots familiers, sont souvent plus compréhensibles. Il est préférable d’aborder une question à la fois, en laissant au malade le temps nécessaire pour répondre.

Références:
– Site de la Fédération belge des aphasiques francophones (www.febaf.be).
– Aphasie et dysphasie. http://www.ebmpracticenet.be. Article ID: ebm00770

Bronchite

La bronchite aiguë est une affection très fréquente qui survient principalement en hiver et en automne. La plupart du temps, cet épisode infectieux désagréable ne dure que quelques jours (moins de 2 à 3 semaines): la bronchite aiguë guérit seule, spontanément.
Tout débute souvent par des signaux faisant penser à la grippe, à un rhume ou à un refroidissement: un malaise général, des frissons, de la fièvre, une sensation de faiblesse, des maux de tête et des courbatures, le nez qui se bouche, qui coule, la gorge qui fait mal, un enrouement. Puis évidemment apparaît une toux, souvent sèche au départ. Elle devient grasse et s’accompagne de glaires et de crachats.

Les personnes souffrant d’autres maladies respiratoires, comme l’asthme ou la bronchite chronique (BPCO), présentent des symptômes de bronchite aiguë encore plus prononcés. La vaccination contre la grippe est recommandée à ces personnes. Le tabac (et l’exposition passive à la fumée de cigarettes) est un ennemi pour les bronches. Il les fragilise et les rend plus vulnérables aux facteurs qui provoquent les bronchites. L’exposition à des produits chimiques irritants ou à une forte pollution atmosphérique agit de même. Par ailleurs, les risques de bronchite aiguë augmentent chez les personnes dont le système de défense est affaibli par une ou plusieurs maladies ou par le grand âge.

Dans une immense majorité des cas, ce sont des virus qui sont responsables des bronchites aiguës. Les antibiotiques ne sont pas actifs contre les virus. Il n’y a donc pas de traitement qui permette de guérir plus vite d’une bronchite. Par contre, certains médicaments peuvent en soulager les symptômes: des antitussifs, si la toux est excessive et fatigante; des médicaments contre la fièvre, si celle-ci est trop élevée et gênante; éventuellement, des fluidifiants ou des expectorants, pour liquéfier le mucus et aider à dégager les sécrétions.
Chez les personnes fragiles (nourrissons, enfants, personnes âgées ou asthmatiques ou atteintes de BPCO), le médecin est attentif à prévenir l’apparition d’éventuelles complications, par exemple une insuffisance respiratoire. Lorsqu’il suspecte une surinfection, il prescrit un traitement à base d’antibiotiques.

Référence
– Bronchite aiguë. Article ID: ebm00129(006.010). http://www.ebmpracticenet.be. Site réservé aux médecins.

Bronchite chronique – BPCO

La bronchite chronique est souvent (mais pas toujours) associée à l’emphysème. Leur association forme ce que l’on appelle la BPCO (broncho-pneumopathie chronique obstructive). On estime que près de 700.000 Belges sont atteints de BPCO.
Cette maladie respiratoire est la conséquence d’une inflammation chronique des bronches et d’un rétrécissement progressif de leur ouverture. En conséquence, le transport de l’air vers les poumons devient de plus en plus difficile.
Les personnes qui sont atteintes de BPCO ressentent une impression d’essoufflement, elles ont le souffle court, une respiration sifflante, une sensation d’oppression sur la poitrine. Ces signes sont liés à une destruction progressive des alvéoles pulmonaires et de leurs parois: les propriétés d’élasticité des tissus pulmonaires se réduisent progressivement.
La bronchite chronique et l’emphysème ont un responsable principal: le tabagisme. Les dommages provoqués par la bronchite chronique et l’emphysème s’installent déjà avant l’apparition des premiers symptômes. La BPCO se manifeste généralement après l’âge de 40 ans, dans plus de 90 % des cas après de longues années de tabagisme ou d’exposition à la fumée du tabac (tabagisme passif). Parmi ceux qui fument depuis plus de 10 ans, 1 fumeur sur 5 est touché. Certaines personnes génétiquement prédisposées sont plus vulnérables à la BPCO. Des expositions professionnelles à certains produits chimiques, tels des solvants, peuvent également provoquer ces maladies.
Donc, dans un premier temps, la maladie s’installe souvent sans bruit. De nombreuses personnes sous-estiment les signes de toux, de crachats ou d’essoufflement. Pourtant, il importe de diagnostiquer le plus tôt possible la présence d’une bronchite chronique ou d’un emphysème, car les dégâts déjà présents dans les bronches et les poumons sont irréversibles. Un test simple, qui consiste à souffler dans un appareil appelé spiromètre, permet généralement de poser le diagnostic de BPCO.
Les complications sont l’évolution vers des infections pulmonaires répétitives et une insuffisance respiratoire et cardiaque. Le tout premier traitement est l’arrêt du tabac. Cet arrêt et un traitement approprié permettent de stopper la progression de la maladie et souvent, de regagner une meilleure qualité de vie. Au stade modéré de la maladie, une ré-entraînement progressif à l’effort permet de récupérer plus d’autonomie. Le traitement de fond de la BPCO repose sur les bronchodilatateurs à inhaler (aérosols doseurs) et parfois les corticostéroïdes: ils diminuent l’inflammation des voies respiratoires, les dilatent et réduisent la fréquence des crises. Ils peuvent aussi soulager la toux et améliorer l’endurance à l’effort. Les infections des voies respiratoires doivent généralement être rapidement traitées par antibiotique, pour réduire l’aggravation de le BPCO. Pour les stades les plus sévères, un apport quotidien d’oxygène devient nécessaire.
Chez un adulte qui souffre de BPCO, même débutante, la grippe et les infections à pneumocoques sont plus dangereuses que chez les personnes en bonne santé. Mieux vaut se prémunir de ces infections grâce à une vaccination. 

Références
– (1) Données reprises sur le site http://www.spirométrie.be
– Organisation Mondiale de la Santé. Aide-mémoire n° 315.
– Broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO). http://www.ebmpracticenet.be. Site accessible aux médecins.

Constipation

Certaines personnes défèquent 2 ou 3 fois par jour, d’autres, une fois tous les 3 à 4 jours. On parle de constipation au-delà de 4 à 5 jours sans aller à la toilette ou pour des difficultés à évacuer les selles (trop d’efforts, des douleurs).
La constipation peut être occasionnelle -par exemple liée à des changements d‘habitudes- ou chronique et persistante.
La constipation est un trouble banal. La présence de selles dans notre intestin, même plusieurs jours, est sans danger. L’explication de la constipation est un ralentissement de la progression des aliments le long du côlon (le gros intestin) ou des difficultés d’évacuation des selles au niveau du rectum et de l’anus. Ces deux facteurs se conjuguent souvent.
De nombreuses personnes souffrent de problèmes de transit. Les femmes, les personnes âgées ou alitées sont particulièrement candidates à la constipation. Chez les enfants, la constipation provient souvent du fait de reculer le moment d’aller aux toilettes alors que le besoin se fait sentir. Certaines atteintes neurologiques (Parkinson, sclérose en plaques, etc) sont accompagnées de constipation.
La constipation provoque des ballonnements, des douleurs intestinales, une difficulté à aller à la selle, une sensation de défécation incomplète ou difficile, de plénitude rectale. Les efforts de poussée importants ou répétés peuvent favoriser douleurs ou fissures au niveau de l’anus ou la congestion des hémorroïdes. Chez des personnes très affaiblies ou alitées, la constipation persistante peut entraîner, par la formation d’un bouchon de selles, une occlusion intestinale.

Les causes les plus courantes de la constipation sont liées à une alimentation mal équilibrée et à une hydratation insuffisante. En effet, pour bien fonctionner, l’intestin a besoin d’un apport suffisant en fibres végétales. Ces dernières retiennent l’eau et augmentent le volume des selles, ce qui accélèrent le transit en stimulant les contractions de l’intestin. Boire suffisamment et régulièrement permet également d’éviter la formation de selles desséchées, dures et difficiles à éliminer. Par ailleurs, le fait de bouger régulièrement fait travailler les muscles abdominaux, ce qui exerce une sorte de massage sur le ventre et stimule l’activité de l’intestin. C’est pour cela que les personnes alitées, ou celles qui ne bougent pas beaucoup, ont tendance à la constipation. La nervosité ou l’anxiété deviennent parfois des causes de constipation. Certains médicaments (par exemple contre la dépression, l’hypertension, la maladie de Parkinson, etc) provoquent aussi ce trouble.
Parfois, la constipation est le signe d’une maladie de l’intestin. C’est pourquoi il est important de consulter son médecin généraliste lorsqu’une constipation persiste plus d’une semaine, qu’elle devient douloureuse, qu’elle se répète, qu’elle est suivie d’épisodes de diarrhée, qu’elle est accompagnée d’autres problèmes de santé.
Comment faire la paix avec ses intestins ? Les maîtres mots sont alimentation variée et activité physique. Pour favoriser le transit, une activité physique régulière est conseillée mais, surtout, il faut consommer des produits riches en fibres et boire beaucoup de liquides. Les fibres sont présentes dans les légumes verts, les fruits frais (avec la peau) ou secs, les céréales complètes, le pain complet, les graines de lin, etc. Ce traitement à base de fibres ne fonctionne que s’il est associé à une bonne hydratation: plus d’un litre et demi de boisson par jour. Par contre, il est préférable d’éviter les excès d’aliments constipants comme les sucres, le pain blanc, la viande, les pâtes, les pommes de terre.
Des médicaments laxatifs permettent de lutter contre la constipation, par exemple en attirant l’eau vers les selles afin de ramollir le bol fécal, ou en ramollissant ce dernier, ou en favorisant l’expulsion. On déconseille généralement leur usage régulier ou quotidien. C’est particulièrement vrai surtout pour les laxatifs de contact, qui agissent en irritant la paroi de l’intestin pour augmenter ses contractions.

Dépression

Une dépression n’est pas une déprime, un moment de cafard, une période de découragement ou un coup de blues passager, même intense. Car ces variations de l’humeur sont normales et chacun les rencontre à plusieurs moments de l’existence. Ils font partie de la vie. Ce qui caractérise une véritable dépression, c’est la multiplicité des signes, la tristesse et la souffrance ressentie.
Les signes de la dépression sont variés; la tristesse et la souffrance sont constantes. Ils peuvent être présents à différents degrés de gravité. La tristesse accable la personne déprimée. Dans les formes les plus graves, celle-ci a perdu tout plaisir et tout intérêt pour ce (et ceux) qu’elle aimait. Elle se sent isolée, coupée de ses proches. Elle n’a plus goût à rien, elle apparaît indifférente et peu enthousiaste. Elle se dévalorise (je ne suis bon(ne) à rien…), elle se sent coupable (notamment de ne pas aller mieux). Un sentiment de souffrance est présent, d’intensité variable. Les formes sévères de dépression dure généralement longtemps et perturbe de manière importante la vie quotidienne.
De multiples symptômes se greffent à la dépression: anxiété, irritabilité, lassitude, manque d’énergie, perte de libido, pleurs, fatigue anormale (qui ne cède pas au repos), troubles du sommeil ou de l’appétit (envie de sucre ou amaigrissement), maux de tête, maux de ventre, problèmes de mémoire, d’attention ou de concentration. La personne peut cultiver des pensées négatives ou même suicidaires.
Ce sont les adultes qui connaissent le plus la dépression. Mais cette maladie n’exclut ni les enfants ni les personnes plus âgées. La dépression chez une personne âgée est parfois plus difficile à reconnaître, particulièrement lorsque les plaintes sont surtout physiques. Elle peut aussi évoluer de manière plus grave.
La dépression, dans ses formes les plus sévères, est une cause importante de suicide. Les idées suicidaires de la personne déprimée sont à prendre au sérieux par l’entourage.
La dépression est le résultat d’un ensemble de mécanismes biologiques, psychologiques et environnementaux, dont on ne connaît pas encore bien les interactions. De multiples facteurs peuvent contribuer au déclenchement d’une dépression; certains sont liés au passé personnel, à la personnalité, aux stress subis. Une prédisposition génétique s’y ajoute parfois. Souvent, un évènement ressenti comme négatif (chômage, divorce, deuil) précède la dépression. Mais la dépression n’est pas une fatalité: elle ne dure qu’un temps (parfois trop long) et on finit généralement par en guérir. C’est souvent l’occasion d’une réflexion pour ajuster son mode de vie et ses priorités. Cependant, un suivi médical est indispensable pour obtenir un soutien et un traitement personnalisés. Car la volonté seule ne permet pas de surmonter une dépression. Le risque de rechute est réel.
La dépression a des causes complexes et multiples. Les traitements sont adaptés à la personne et à la forme de sa maladie (légère, modérée ou sévère). Ils vont de changements d’hygiène de vie alliés à une psychothérapie, à un soutien médicamenteux.
On conseille généralement au patient déprimé
• de dormir suffisamment et d’avoir des horaires réguliers pour le coucher et le lever
• de réduire, plus particulièrement en fin de journée, sa consommation de café, de boissons énergisantes, de colas, etc
• de structurer sa journée en alternant des périodes d’activités et des périodes de repos ou de détente
• de pratiquer quotidiennement une activité physique, comme la marche (30 à 60 minutes).
La psychothérapie et l’écoute adaptées constituent un traitement efficace. Ils permettent de mieux gérer la maladie, de donner du sens à ce que vit la personne, de combattre son sentiment de dévalorisation, de la rendre actrice de sa thérapie. Les mesures d’hygiène de vie et la psychothérapie, toujours recommandées, permettent généralement une amélioration en cas de dépression légère à modérée.
En cas de dépression modérée à sévère, l’emploi de médicaments spécifiques – comme les antidépresseurs- s’impose parfois. Ils sont prescrits pour une durée de 6 mois au moins. Ils contribuent à atténuer les symptômes, à prendre un certain recul pour rendre la situation supportable, mais ils ne règlent pas les problèmes. La psychothérapie et les antidépresseurs sont considérés comme complémentaires. Leur alliance permet de parvenir aux changements durables qui aident la personne à retrouver le goût de sa vie.

Références
– Dépression. Article ID: ebm00716(035.021). http://www.ebmpracticenet.be. Site réservé aux médecins.
– Recommandation de Bonne Pratique (avec le Soutien du SPF SPSCAE). La dépression chez l’adulte. Consulté sur le site de la Société Scientifique de Médecine Générale.

Hypertension artérielle

A tout âge, la pression devrait demeurer dans des chiffres normaux. C’est-à-dire de préférence égale ou inférieure à 12/8.
Dans une très grande majorité des cas, l’hypertension artérielle (HTA) ne donne aucun signe. C’est là son principal problème. Et c’est la raison pour laquelle le médecin généraliste doit mesurer la tension régulièrement. 

Parfois, quand la tension artérielle est très haute ou s’élève brutalement, des signaux d’alerte se manifestent: des maux de tête, des étourdissements, des troubles visuels (apparition de mouches ou de brouillard devant les yeux), des saignements de nez, une gêne respiratoire, des crampes musculaires, une hémorragie de la conjonctive de l’oeil. En présence de tels signes, il est impératif de consulter sans tarder son médecin généraliste.

Le risque d’hypertension augmente avec l’âge. Très souvent, l’hypertension a une tendance familiale. Mais dans la grande majorité des cas, la cause de la maladie reste inconnue. Parfois, une HTA est liée à la présence d’une autre maladie ou à la prise de certains médicaments. L’hypertension artérielle est une maladie dont les risques sont réversibles. Une fois détectée lors de plusieurs mesures par le médecin traitant, elle doit être traitée, même si l’on ne se sent pas malade. Lorsque la tension redevient normale, le risque de complications s’amenuise.

Lorsque l’hypertension artérielle est légère ou modérée, un changement de mode de vie est le premier et parfois le seul traitement nécessaire. Dans notre vie quotidienne, de nombreux éléments favorisent l’hypertension artérielle ou ses complications:
– un régime trop salé. Une personne hypertendue devrait limiter sa consommation de sel à 5 grammes par jour maximum
– le surpoids. Une perte de 5 kg réduit la tension artérielle de manière significative
– les stress répétés
– la consommation de boissons alcoolisées. L’ingestion de plus de 2 unités par jour (20 grammes) augmente la tension artérielle
– le tabac et le manque d’exercices physiques multiplient considérablement le risque cardiovasculaire lié à l’hypertension artérielle
– les contraceptifs oraux. Chez une femme hypertendue, la pilule est généralement contre-indiquée et une contraception par stérilet par exemple, est plus indiquée.

En présence d’une hypertension, on recommande aussi un mode de vie, avec plus d’activités physiques et une alimentation saine. Parfois, l’apprentissage d’une méthode de relaxation est utile.
Lorsque les changements des habitudes de la vie quotidienne ne ramènent pas la tension à des chiffres normaux, des médicaments permettent de réduire la tension artérielle. Ces antihypertenseurs sont utilisés seuls ou en association. Il ne faut jamais arrêter un traitement antihypertenseur sans en référer au médecin. A noter aussi que l’hypertension artérielle nécessite un suivi spécifique chez une femme enceinte.

Références
– Enquête de santé par interview. ISP.
– L’hypertension. Recommandations de bonne pratique. Société Scientifique de Médecine Générale.
– Traitement de l’hypertension sans médicaments – instructions pour le patient. Article ID: ebm00914(048.061). http://www.ebmpracticenet.be. Site réservé aux médecins.

Insomnie

En moyenne, un adulte dort entre 7 et 8 heures par nuit. Mais on rencontre de grands et de petits dormeurs, des personnes plutôt « du soir » ou plutôt « du matin »: nous n’avons pas tous les mêmes besoins. Par exemple, à partir de la quarantaine, nous dormons un peu moins longtemps, avec des réveils plus fréquents. Il est donc utile de connaître ses besoins en sommeil et de les respecter.
Il existe de nombreux troubles du sommeil, dont l’insomnie. Celle-ci se définit par le fait de ne pas dormir ou de ne pas dormir comme on le voudrait, avec des répercussions sur sa vie quotidienne. Un manque de sommeil répété entraîne des conséquences néfastes sur notre santé: des difficultés d’apprentissage et de concentration, une prise de poids, un risque accru de diabète, d’hypertension artérielle, de dépression, de troubles gastro-intestinaux et/ou cardiaques, des perturbations de l’immunité, avec une plus grande sensibilité aux affections virales, etc.
L’insomnie se présente sous des formes différentes: une difficulté à trouver le sommeil (plus de 30 minutes); des nuits coupées par une ou plusieurs périodes de réveils; des réveils précoces à l’aube; un sentiment de se réveiller fatigué.
Des périodes courtes d’insomnie (moins de 2 semaines) peuvent survenir dans des périodes de difficultés ou de stress. L’insomnie est liée par exemple à des soucis, des angoisses ou des stress intenses. La situation se normalise souvent spontanément.
Lorsque les troubles du sommeil persistent plus de 3 semaines, il est utile de rechercher une cause médicale: une dépression, une hyperthyroïdie, une prise de médicaments, un syndrome des jambes sans repos. Il existe aussi des maladies propres au sommeil (telles les apnées du sommeil ou la narcolepsie) qui sont identifiées par des tests en laboratoire du sommeil.
L’hygiène de vie est importante pour préserver un bon sommeil: avoir une alimentation équilibrée et des activités physiques régulières, éviter les boissons excitantes, l’alcool, le tabac, les stimulations fortes en soirée (jeux vidéos, films stressants p.e.), etc. Les pratiques de gestion du stress et la mise en place de rituels favorables à l’endormissement sont également utiles. Parfois, sur avis médical, la prise temporaire de sédatifs ou d’antidépresseur peut contribuer à soulager une insomnie devenue trop lourde à vivre.

Références
– Enquête de santé par interview, Belgique 2008. ISP.
– Insomnie, recommandation en première ligne de soins. Recommandations de bonne pratique. Société Scientifique de Médecine Générale.
– Prise en charge de l’insomnie. Fiche de transparence – Février 2010. Centre belge d’information pharmacothérapeutique
– Insomnie. Article ID: ebm00710(035.008). http://www.ebmpracticenet.be. Site réservé aux médecins.

Rougeole

La rougeole n’est pas une banale maladie d’enfant, sans conséquence. 
Cette maladie infectieuse contagieuse est provoquée par un virus. Après une incubation de 7 à 14 jours, une forte fièvre apparaît (allant jusqu’à 39/40 degrés), des plaques rouges recouvrent visage et corps, le malade paraît généralement très accablé…
Mais le virus ne se contente pas d’infliger fièvre, toux et éruption cutanée. Un certain nombre de complications peuvent survenir. Car le virus de la rougeole entrave le fonctionnement du système immunitaire -le système de défense- de l’organisme : d’autres infections, en particulier bactériennes, risquent de se développer chez l’enfant: une otite moyenne, une bronchite, une pneumonie. Une encéphalite peut même survenir chez 1 malade sur 1.200 à 1.800. Mais le danger le plus grave est la survenue d’une panencéphalite rougeoleuse, certes rare, mais qui peut mener à des séquelles irréversibles (retard mental, paralysies, ou même le décès). La rougeole est particulièrement grave chez les patients immunodéprimés.
Il est donc évident que si l’on suspecte un diagnostic de rougeole, une consultation médicale s’impose.
Une fois la maladie déclarée, aucun traitement spécifique ne peut être proposé contre la rougeole. Il est uniquement possible de soulager les symptômes, de faire baisser la fièvre, de donner régulièrement à boire au malade.
En cas de contact avec une personne infectée par le virus de la rougeole, une vaccination réalisée dans les 72 heures suivantes assure une protection.

Pour éviter cette maladie et les risques qui y sont liés, il existe une solution préventive: la vaccination. Le vaccin contre la rougeole est donné en même temps que celui contre la rubéole et les oreillons (vaccin RRO). Pour protéger efficacement l’enfant, au moment opportun, les spécialistes recommandent de pratiquer l’injection de la première dose entre le 12è et le 13è mois. Une deuxième dose, destinée à renforcer l’immunité, est prévue vers 7-8 ans (plus d’informations https://www.vaccination-info.be/maladie/rougeole/). Si, pour diverses raisons, la vaccination n’a pu être réalisée lors des moments prévus par le calendrier vaccinal, un rattrapage est possible (en médecine scolaire ou chez son médecin généraliste). Ce rattrapage est important, car actuellement en Belgique, dans de nombreux cas, le virus frappe des adolescents, plutôt que des jeunes enfants. Ce sont plus souvent des jeunes qui n’ont pas reçu la deuxième dose du vaccin RRO. Par ailleurs, les enfants qui sont vaccinés empêchent le virus de circuler et donc de contaminer -via leur contact d’autres enfants. Indirectement, ils protègent donc leurs camarades sur lesquels la vaccination n’a pu être faite ou ceux sur lesquels le vaccin n’a pas d’effet (5% des cas).
En Belgique, on vaccine les enfants depuis 1985. Grâce à cet acte préventif, le nombre de malades et d’épidémies a très largement chuté. Cependant, une meilleure couverture vaccinale, c’est-à-dire la vaccination avec deux doses de plus de 95 % des enfants, permettrait d’éliminer la maladie chez nous et d’éloigner ses risques potentiels.
Le vaccin contre la rougeole fait parfois l’objet de rumeurs. On l’a occasionnellement accusé d’être responsable d’autisme ou du développement d’une maladie inflammatoire de l’intestin (la maladie de Crohn). Aucune étude scientifique n’a pu prouver de telles allégations. On sait, en revanche, que cette vaccination peut entraîner quelques effets indésirables : une réaction locale (rougeur, douleur) à l’endroit de l’injection ou des symptômes atténués de rougeole 7 à 12 jours plus tard, avec des douleurs articulaires passagères.

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